Maxence était assis sur la chaise, les mains sur ses genoux. Il regardait le psy en face de lui, tapant du pied nerveusement en attendant qu'il ouvre la bouche. Il avait déjà eu l'accord du médecin ; il ne manquait que l'avis du psychologue pour qu'il puisse reprendre le travail. Il y a quelques mois, alors qu'il était en service, Maxence avait eu un accident grave. Patrouillant dans les rues, il avait entendu des cris et avait laissé son partenaire pour se précipiter vers la scène. Il avait trouvé deux hommes en train d'agresser une jeune femme, et il était intervenu. La victime s'était enfuie, mais les agresseurs s'étaient retournés contre lui. Dans la lutte qui avait suivi, Maxence avait été gravement blessé par balle. La balle s'était logée dans son épaule, causant des traumatismes physiques et mentaux sérieux. Il avait été plongé dans un coma médical pendant plusieurs jours pour récupérer de ses blessures.

_ Monsieur Gayly, avec tout le respect que je vous dois, je préfère que l'on n'aborde pas ce sujet. interrompit Maxence lorsque le psychologue commença à parler. J'ai à peine de souvenirs de ce qui s'est passé. J'ai entendu une femme crier, j'ai alerté mon coéquipier, mais il n'a rien entendu. J'ai vu les hommes agresser la victime et j'ai agi. Tout est allé très vite... Ils ont pris mon arme et m'ont attaqué. J'ai riposté, mais en vain. Le dernier souvenir que j'ai, c'est de me réveiller à l'hôpital. Oui, cela m'a marqué, c'est indéniable, mais je dois reprendre le travail. C'est vital pour moi expliqua-t-il d'une voix calme mais résolue.

Maxence fixait le psychologue, espérant obtenir son approbation pour reprendre son poste. Il avait besoin de retourner sur le terrain, de ressentir cette adrénaline qui le motivait à chaque mission. Il avait toujours été accro à l'action et au sentiment de protéger les autres, malgré les risques.

_ J'ai pris note de vos propos. Je vous accorde jusqu'à la fin de la semaine pour vous préparer, et lundi prochain vous pourrez reprendre vos fonctions. Cependant, vous devrez suivre un suivi régulier avec moi ou un de mes collègues. C'est non négociable. Vous serez sous probation ; toute réticence ou signe de détresse et vous serez mis en arrêt. déclara le psychologue en prenant des notes dans son carnet.

Maxence retint difficilement un sourire de soulagement. Il se contenta de hocher la tête en signe d'approbation. Il sortit du bureau quelques minutes plus tard, où Aria l'attendait. Elle le serra dans ses bras et l'embrassa, visiblement soulagée d'apprendre la bonne nouvelle. Pourtant, cette bonne nouvelle n'était pas sans inquiéter sa femme. Aria avait toujours craint pour la sécurité de Maxence dans son métier de policier. Elle espérait secrètement qu'il abandonnerait ce travail dangereux.

_ Ne t'inquiète pas, tout ira bien. tenta de la rassurer Maxence en voyant la moue triste sur le visage d'Aria. Elle haussa les épaules, soufflant un murmure inaudible qui trahissait ses préoccupations.
_ C'est ce que tu as dit la dernière fois.