- Encore enfant, alors que je perdais ma mère, je me suis retrouvée seule malgré mes frères et sœur et mon père. Ma mère me manque terriblement et j’ai toujours des doutes sur la façon d’éduquer ma fille même si celle-ci est adulte maintenant.
- Protectrice envers mon père et mes frères et sœur, je les défends bec et ongles, et cela, malgré les erreurs et les faux-pas. Peut-être un peu plus exigeante avec ma fille, je suis malgré tout à son écoute et toujours prête à lui accorder du temps.
- Mère à 16 ans, je n’y étais clairement pas préparée à cela. Fêtarde et un peu rebelle de mon frère aîné, je sortais beaucoup, je buvais déjà de l’alcool à 16 ans et fumais même parfois. Mais alors que l’on était coincé dans un ascenseur, j’ai été prise de crampes et vertiges. Quelques minutes plus tard, naissait ma fille dans les bras de mon frère, coincé avec moi dans l’ascenseur. Cet évènement nous a rapprochés et nous a permis de trouver nos voies. Lui est devenu médecin gynécologue et moi flic…  
- Pourquoi flic ? Parce qu’après la naissance de ma fille, je n’ai pas compris comment j’ai pu être enceinte alors que de mon point de vue, j'étais vierge. Et c’est là que les cauchemars ont commencé. J’ai revu la soirée qui avait changé ma vie, me ramenant peu à peu les souvenirs ou des bribes de souvenirs. Alcoolisée, j’ai visiblement été droguée puis violée. Dans mes souvenirs, ils étaient même plusieurs à m’avoir fait subir des sévices sexuels. Depuis que je me souviens, je me suis juré de me venger. Alors, j’ai terminé mes études avec l’aide de toute ma fratrie pour gérer mon bébé lorsque j’étais en cours ou au boulot pour payer mes études.
- En parallèle de tout cela, j’ai aimé, protégé et préservée ma fille de mon passé. Elle était le rayon de soleil de ma vie, celle qui a fait que je suis restée clean et droite dans mes bottes pour prendre soin d’elle. Elle ignore tout de mon passé et surtout de sa conception et je voudrais lui dire le plus tard possible parce qu’elle ne mérite pas de penser qu’elle a des gènes à moitié pourris. Je lui ai toujours dit que son père n’avait jamais voulu d’elle et je pense que c’est en partie la vérité.
- Seul mon frère aîné est au courant pour mon viol, mais il l’a appris sur le tard, il y a seulement quelques années, alors que j’ai fait une crise d’angoisse en me retrouvant à nouveau coincée dans un ascenseur, toute seule cette fois.
- Récemment avec ma fille aux études et en voyage, je me retrouve seule chez moi. Outre le boulot, je me pose pas mal de questions sur moi-même, mes envies, ma vie sentimentale, etc. La crise de la quarantaine sans doute. Mais toujours est-il que j’aimerais beaucoup qu’enfin quelqu’un prenne soin de moi puisque j’ai consacré ma vie à prendre soin des autres.