Je suis né à Mexico, plutôt éloigné du Connecticut pas vrai ? Et pourtant je vais finalement devoir me rendre à cette charmante ville qu’est Glenshade. Mais reprenons depuis le début. Je suis le second, d’une famille extrêmement puissante, mon père était à la tête de l’un des cartel les plus puissants du pays. Ma vie étant donc toute tracée. Comme mon frère, je serais plongé dans ce monde de criminalité très jeune, malheureusement à son opposé, je n’ai jamais réussi à y faire ma place. Petit, je suivais la madre partout et je n’étais pas non plus conscient que ma mère trouvait en moi la fille qu’elle n’avait jamais eu. Sachant que mon frère assurait la succession, elle pouvait s’occuper davantage de moi. De ma mère je tire sa beauté et surtout ses talents de danseuse. Comme ça un homme veut danser ? Clairement c’était très mal vu dans mon milieu de naissance. Alors j’ai caché cela très longtemps. Autant que ma mère cachait le fait de m’emmener de partout en tant que fille et non fils. Mon père c’était une relation bien différente.  

Je n’ai jamais été le fils que mon père espérait. Dès mon plus jeune âge, j’ai senti dans ses regards une exigence féroce, un besoin que je suive ses traces, que je devienne comme lui. Un caïd, un chef, un homme sans scrupules à la tête d’un cartel dont la réputation s’étend bien au-delà de notre ville. Mais je ne voulais pas de cette vie. Cette violence, ce pouvoir bâti sur la peur et les mensonges, tout cela m’horrifiait. J’ai essayé de fuir. J’ai cru que, peut-être, il finirait par renoncer à moi et me laisserait tranquille. Mais je me trompais.
Un jour, il est venu me voir avec un sourire que je n’oublierai jamais. Un sourire glacial, triomphant, comme s’il m’avait enfin brisé. « J’ai trouvé une solution, » a-t-il dit d’un ton méprisant. Une solution, oui. Pour lui, j’étais un obstacle à son empire, un élément incontrôlable. Alors, il a mis en place un plan, un plan tordu, cruel, parfait pour m’enfermer pour se venger de ce second fils qui ne voulait pas rentrer dans les rangs.
Il m’a forcé à me marier. Pas n’importe quel mariage, bien sûr. Pour cette union, il a décidé que je serais "sa fille". Oui, sa "fille". Un mariage qui permettrait à la famille de rester aussi puissante que ce qu’elle avait pu être. Car oui monsieur mon mari était riche, suffisamment riche pour éviter la déroute de la famille. Bienvenue au 21éme siècle ou les cartel exercent plus difficilement leurs pouvoirs et ou il faut savoir se diversifier.