Il faut que je te dise... • dixazel

J'habite chez Dixie depuis des semaines maintenant. Le bébé se porte mieux; il grandit et grossit peu, mais il est toujours sous la courbe. Le médecin dit que c'est encourageant, mais ce n'est pas encore suffisant. Je fais de mon mieux, mais je suis fatigué. Je ne dors que quelques heures par nuit, les journées sont beaucoup trop courtes. Je travaille toute la nuit, et au petit matin, vers 6h30, je prépare tout pour Azaléa. C'est moi qui l'emmène à l'école, donc je m'occupe du petit déjeuner et je l'aide à se préparer. Ensuite, direction l'école.
Après ça, je fais les courses et le ménage quand il y a besoin, sinon je dors une heure ou deux, puis je prépare à manger pour Dixie et moi. Zaza ne mange pas souvent avec nous, elle préfère manger à la cantine ou chez sa tante. L'après-midi, je me repose deux heures, trois si je peux. Je vais chercher la petite à l'école et m'occupe d'elle jusqu'au soir. Bien sûr, Dixie est là, mais je fais tout pour qu'elle ne fasse rien, ou alors en fasse le moins possible. On passe la soirée en famille, enfin, tous les trois quoi... Une fois qu'Azaléa est couchée, je reste un peu avec Dixie, puis je pars au boulot pour la nuit et le lendemain, ça recommence. Bref, je n'en peux plus. Dormir juste quelques heures, c'est plus possible. Et je ne peux pas rester videur toute ma vie ! Je vais faire comment avec le petit, je vais pas pouvoir tenir ce rythme...
J'ai rien dit à Dixie, mais j'ai vendu mon appartement, celui que j'avais refait de mes mains. J'ai passé deux ans à tout reconstruire, j'ai toujours aimé bricoler. Mais bon, je ne pouvais pas le garder. Pour un gars célibataire, il était cool, mais pas pour un papa. Il n'y avait rien de sécurisé dedans, tout était à refaire... J'ai donc décidé une fois qu'il a été réparé suite au dégat des eaux de le vendre et il est resté moins de dix jours sur le marché. La vente est maintenant officialisée, l'argent est sur mon compte, donc je peux me débrouiller et quitter aussi mon travail. Je vais proposer mes services à droite et à gauche le temps de trouver quelque chose de plus stable, mais surtout quelque chose qui me plaît. Pour l'instant, je vis chez Dixie donc j'ai pas de soucis de logement, et après, je trouverai un petit appartement. Mais je dois lui dire que j'ai quitté mon job. Je ne lui ai rien dit, et j'ai volontairement omis de lui parler de ma fatigue. Le soir, quand je sortais, elle pensait peut-être que j'allais voir des filles, mais je travaillais toutes les nuits pour pouvoir veiller sur elle la journée et surtout avoir un peu d'argent.

Je pense à tout ça en touillant mon café, qui est maintenant froid. Zaza dort chez une amie et j'ai donné ma démission. Une voix me sort de mes pensées. Je lève la tête et je vois Dixie. « Salut toi, tu as bien dormi ? » Je lui souris tendrement, m'approche et dépose un baiser sur sa joue en posant une main sur son ventre. « Il ne veut toujours pas bouger... » Je regarde son ventre rond, puis je la regarde à nouveau et m'éloigne d'un pas pour lui préparer un café. « Voilà pour toi, mais pas plus de deux tasses... » Je souris bêtement, car en vérité, je ne sais pas trop comment lui avouer que j'ai quitté mon job...

Je ne pensais pas qu'Azazel s'appliquerait autant et pourtant, il fait tout ou presque à la maison. Il s'occupe à merveille de notre fille. Lui qui avait si peur, il se débrouille comme un chef. Azalea est heureuse de passer autant de temps avec lui. Azazel nous prépare même à manger et je dois dire que j'adore ses petits plats... Et que dire de nos soirées en famille ? Je chéris ces moments de pur bonheur. De mon côté, je ne fais pas grand chose... Enfin je continue un peu mon rôle de mère bien sur et je fais parfois encore à manger mais je me repose beaucoup. Je ne veux prendre aucun risque pour notre crevette. Malgré tout, je travaille encore un peu, mais toujours dans mon canapé et surtout sans forcer. Si la fatigue me prend je lâche tout pour lire ou me reposer. La seule petite ombre au tableau ce sont les départs d'Azazel le soir... Parfois il quitte la maison pour revenir bien tard... Il continue sans doute à voir des femmes... Cela me chagrine mais je ne peux rien lui dire... Il a le droit... Mais je crois que je suis jalouse... Je crois qu'il voit seulement sa meilleure amie... Enfin... C'est bien plus que cela je l'ai compris. Et je lui souhaite d'être heureux, sincèrement, même si ce n'est pas avec moi... C'est juste qu'elle... Et bien... Je ne la sens pas... Je n'arrive pas à l'apprécier. Sans doute parce que je ne la connais pas vraiment et que c'est seulement la jalousie qui parle...

Cette nuit j'ai plutôt bien dormi même si je me suis levée deux fois pour aller aux toilettes. Je me réveille doucement et caresse mon ventre. Je souris en le sentant bouger. Je lui dis plein de petits mots d'amour et je me lève. Je quitte le lit pour aller me laver le visage et je descend à la cuisine. Je souris en voyant qu'Azazel est déjà debout et que le petit déjeuner est prêt.

- Bonjour toi...

Je m'approche en même temps que lui et profite de ce baiser sur la joue.

- Plutôt bien dormi merci et toi ? Bébé est assez calme ce matin...

C'est fou ça quand même... À chaque fois qu'Azazel pose sa main sur mon ventre, bébé cesse de bouger... Je ne comprend pas pourquoi. Est-ce que c'est de ma faute ? Je préfère lui dire que bébé est calme pour ne pas le chagriner. Je m'installe à table et je rigole doucement. Il a bien retenu la leçon, je n'ai le droit qu'à deux cafés par jour.

- Merci pour le café ! Mais dis moi qu'il y a des pancakes et des fruits...

Je lui souris. J'ai une faim de loup.

Je suis pas un très bon parleur, enfin si, je sais parler et amadouer, mais quand il s'agit de choses sincères, j'ai plus de mal. J'ai toujours cette crainte que ce soit mal interprété, surtout quand ça concerne Dixie. La blesser est la dernière chose au monde que j'ai envie de faire. Le médecin a bien dit qu'il ne fallait pas de stress, donc à quoi bon lui dire que ces dernières semaines ont été trop intenses pour moi ? Après tout, c'est à cause de moi qu'elle est dans cette situation... Je pense à tout ça, mon café à la main. J'y pense tellement qu'il a le temps de refroidir. Puis Dixie descend, et après lui avoir déposé un baiser, je mets ma main sur son ventre. Je sais pas pourquoi, mais j'ai cette sorte de paix intérieure chaque fois que je fais ce geste. Je fais une petite moue déçue. « Ouais, j'ai dormi normal quoi, et c'est rien, le petit père doit dormir encore, peut-être plus tard... » J'ai cette appréhension que ce bébé ne m'aime pas, et s'il ressentait que j'étais un mauvais père ? Que j'étais pas fait pour ça ? Non, je me fais trop de films. C'est juste qu'il a pas envie, ou peut-être que je lui parle pas assez, ou si Dixie est fâchée avec moi, lui aussi ? Je soupire et tente de chasser toutes ces pensées en proposant à Dixie un café.

Je la regarde s'installer à table et son rire me fait sourire. « Bien sûr, j'ai prévu des pancakes et des fruits, tu me prends pour qui ? » En revenant vers la table, je prends une grande inspiration, essayant de mettre mes pensées en ordre. Je m'installe en face d'elle, posant une assiette de pancakes et un bol de fruits sur la table. Je prends une gorgée de mon café et je grimace car il est froid. Je me relève pour me resservir une tasse et je profite de ne pas la voir pour lancer le sujet : « Je voulais te parler de mon appartement... » Bon, c'est pas vraiment ce que je voulais dire, mais bon... Je me retourne pour la regarder, m'appuyant contre le meuble. « Cet appartement je l'ai fait de mes mains et il faut dire qu'il est top... Je... » Je suis coupé par mon téléphone qui sonne sur la table, bien en évidence. Je pense que Dixie peut lire de là où elle est. C'est Tayla qui m'envoie un message pour me demander de venir la rejoindre et elle a ajouté un cœur. Je m'empresse d'attraper mon téléphone pour lui répondre que je suis occupé. Puis je relève la tête pour regarder Dixie. « Désolé... » Je me sens coupable et je sais pas vraiment pourquoi...

Cela m'ennuie tellement de ne rien pouvoir faire et de laisser Azazel tout gérer. Je m'en veux un peu mais il en va de la vie de notre bébé alors je dois être sérieuse et réellement me reposer. Je craque malgré tout de temps en temps et je fais à manger et je gère encore le linge en partie. Et surtout je garde un peu de mon énergie pour profiter de ma fille. Je veille à ne pas la mettre à l'écart et faire en sorte qu'elle ne se sente pas exclue. Nous lui avons expliqué que maman doit se reposer et rester couchée ou assise un maximum de temps. Elle aide parfois son papa et est adorable avec moi. Heureusement que ma sœur est là aussi pour la garder de temps en temps. Je me doute bien que tout cela ne doit pas être évident pour Azazel. Il passe de mec célibataire à père de famille célibataire en quelque sorte... Cela doit être dur pour lui et j'espère qu'il sait combien je lui en suis reconnaissante et combien je suis fière de tout ce qu'il accompli. J'aimerais que bébé bouge parfois quand il touche mon ventre, juste pour lui montrer qu'il aime déjà son papa... Je sais qu'il y a des choses qui ne vont pas entre Azazel et moi mais cela doit venir surtout de mon côté, de ma jalousie et j'espère que bébé ne le ressent pas... Je veux que tout se passe bien entre lui et son papa...

- Peut-être plus tard oui. Si je le sens bouger je te préviendrais pour que tu viennes vite le sentir.

En espérant qu'il ne s'arrête pas pile quand Azazel arrive... Je croise les doigts... Petite crevette, s'il te plait, montre à ton papa que tu l'aimes... Bouge juste une fois contre sa main... Mais bon, ce ne sera pas pour tout de suite... Je vais donc m'installer à table pour savourer le petit déjeuner. Je taquine gentiment Azazel en lui demandant s'il y a autre chose que du café. J'ai vraiment faim... Et j'ai tout ce dont je rêvais. Je suis aux anges.

- Pour quelqu'un qui pense à tout... Merci Azazel.

Depuis quelques mois, je n'arrive plus à l'appeler par son surnom, un peu comme si je mettais un peu de distance entre nous. Comme si je lui laissais l'espace dont il a besoin. Il pose tout sur la table et je pique des fruits dans le bol sans attendre. Je bois un peu de café et commence à manger tranquillement. Je souris à ce qu'il dit.

- Les travaux avancent bien ?

Est-ce qu'ils sont finis ? Et donc il va retourner vivre là-bas ? Il a l'air gêné... Je l'entends au son de sa voix... Mais ce n'est pas ce que je lis dans ses yeux. Alors je me demande de quoi il veut parler. Je préfère l'écouter plutôt que d'imaginer ce qu'il va bien pouvoir me dire. Ce qu'il fini par commencer à dire me pousse à croire que j'ai raison, il veut y retourner... Mais il est interrompu par son téléphone. Téléphone que je regarde. J'ai une pointe au cœur... Je vois le prénom Tayla apparaître et un cœur... Cela confirme mes craintes... Ils sont ensemble... Le pire c'est qu'il s'en excuse... Je bois une gorgée de café pour ne pas montrer mon trouble et je pose une main sur mon ventre. Je dois contrôler mes émotions...

- Ne t'excuse pas... Si tu veux nous parlerons plus tard de ton appartement. Je comprends que tu aies d'autres choses à faire. Il n'y a vraiment pas de souci.

Je ne sais pas quoi penser. Je souffre de cet amour à sens unique, de voir qu'il tente de créer une véritable relation avec Tayla. Avec moi il n'a pas réussi mais avec elle oui. Surement qu'elle est faite pour lui... Même si je ne l'aime pas et que je n'ai pas spécialement envie qu'elle devienne la belle mère de nos enfants... Mais tout ce qui compte c'est le bonheur d'Azazel. Et je dois contrôler mes émotions pour que bébé n'en pâtisse pas.

Je ne peux pas m’empêcher de remarquer la distance entre Dixie et moi, et je sais que c’est en grande partie à cause de tout ce qui s’est passé. Quand elle me remercie pour le petit déjeuner, je souris, mais je sens bien que quelque chose cloche. C'est sans doute pour ça que le bébé ne bouge pas avec moi, ou peut-être que je ne suis pas assez présent ? Que je ne lui parle pas assez ? Cela doit se voir à ma tête car Dixie me dit qu'elle me le dira si elle le sent bouger. J'esquisse un sourire que je ne peux pas vraiment retenir. Cela me plairait tellement de connaître cette sensation. Je hoche la tête, espérant vraiment que ce moment viendra bientôt. « J'espère bien, j’aimerais vraiment le sentir... » Je hoche la tête et essaie de ne pas montrer ma déception.

Je suis content de voir que le petit déjeuner lui plaît. Il faut dire que manger est important, elle doit se nourrir elle ainsi que le bébé et vu qu'il est un peu petit, peut être qu'elle devrait plus manger ? j'en sais trop rien comment ça marche mais je fais en sorte pour qu'elle est tout ce qui lui faut en tout cas ! Elle me remercie donc mais, je sens une pointe de tristesse dans sa voix, surtout quand elle m’appelle par mon prénom complet. Ça me fait mal, mais je ne laisse rien paraître. Il y a encore quelques temps c'était Az, jamais elle ne pas appelé par mon prénom complet. Prénom qu'elle sait que je n'aime pas forcément. Je m'approche de la table avec les pancakes et les fruits, essayant de me concentrer sur le moment présent et de ne pas laisser mes pensées m'envahir. « De rien, c’est la moindre des choses.. »

Je me lève de nouveau pour me refaire un café et je lui parle de mon appartement, sans trop savoir comment aborder le sujet. Et elle me demande si les travaux avancent bien. Je pourrais lui dire que les travaux sont déjà finis, mais je brode un peu disant que c'est moi même qui l'ai fait. Je suis interrompu par mon téléphone qui vibre sur la table. Je vois le nom de Taylor apparaître avec un cœur à côté et je sais que Dixie l'a vu aussi. Je réponds rapidement à Tay pour dire que je suis occupé, mais le mal est fait. Je me sens coupable. Dixie boit une gorgée de café et pose une main sur son ventre. Je crois qu'elle est troublé ou énervé, j'arrive pas trop à savoir, juste je sais que quand elle a lu le message son visage s'est éteint... Elle me propose aussitôt de parler de ça plus tard me suggerant d'aller retrouver Taylor. Je fais un non de la tête. « Non, vraiment, je veux qu’on en parle maintenant » je me rapproche doucement d'elle. Je prends une chaise et m’assois à ses côtés, essayant de capter son regard. « Les travaux sont finis depuis quelques temps déjà et... J’ai vendu mon appartement. » Je vois l’expression de surprise sur son visage, alors je m'empresse de continuer. « C’est pas que je voulais m’en débarrasser, tu sais combien je tenais à cet endroit. Mais cet appartement n’était pas adapté pour un bébé, et… je voulais pouvoir être présent pour toi, pour Azaléa, et pour le petit qui va arriver. C'était un chouette appart', mais il ne correspond plus à ma vie actuelle. » e prends une profonde inspiration, cherchant les bons mots. « Je sais que ça a été une période difficile, et je suis vraiment désolé de ne pas t’avoir parlé de tout ça plus tôt. Je voulais juste m’assurer que tu n’aies pas à t’inquiéter pour ça. L'appartement a donc été vendu tout juste hier. L'argent est sur mon compte... » Je finis par baisser les yeux. C'est déjà beaucoup. Je veux pas qu'elle l'interprète mal, mais je dois encore lui annoncer que j'ai plus de boulot, même si ça sera temporaire, mais chaque chose en son temps...

Je me doute bien qu'il aimerait sentir bébé bouger. Et j'aimerais qu'il le sente... Mais il y a quelque chose qui fait que la petite crevette s'arrête dès qu'il tente de toucher mon ventre. Je pense que c'est en partie ma faute... Bébé ressent mes émotions. Mais j'ai vraiment envie qu'il puisse partager cela avec bébé... Qu'il puisse se rendre compte que notre enfant se trouve au chaud dans mon ventre... On finira bien par y arriver... Tout du moins je l'espère vraiment...

- Cela va arriver... J'ai confiance...

Je vais surement devoir faire attention à mes émotions un peu plus... Mais je dois bien avouer que cela peut être difficile parfois. Être dans les bras d'Azazel me manque... Dormir contre lui... Nos baisers. La complicité que nous avons eu lors de nos vacances... Je l'aime toujours... Il va me falloir un peu de temps pour faire mon deuil de cette histoire qui n'aura jamais réellement commencée. Je commence à picorer quelques fruits.

- Oui mais dire merci est important pour moi.

Je veux lui montrer que je lui suis reconnaissante, que j'apprécie ses efforts. Qu'il voit aussi... Je ne sais pas... Ce qu'il fait m'aide vraiment beaucoup. C'est étrange de me dire qu'il est une petite source de mon stress mais également une grande source de ce qui me permet d'aller mieux.

Et là... C'est Taylor qui est source de chagrin, colère, jalousie, déception. Et en même temps... Je suis heureuse pour Azazel... Il aurait du juste choisir une autre femme mais... L'amour ne se commande pas et ne se choisie pas. Il a même mis un petit cœur après son prénom... C'est que cela doit être du sérieux. Alors je lui propose d'aller la rejoindre. Nos conversations sont sans doute moins importantes, cela peut attendre. Mais il insiste pour qu'on parle immédiatement... Je trouve cela étrange et stressant.

- D'accord. Je t'écoute alors.

Je lui souris, voulant me montrer bienveillante. Je serais toujours là pour l'écouter, qu'importe ce qu'il a à me dire.

Je le laisse s'installer à mes côtés et je l'écoute. Il... Il a vendu son logement ? Oh mon dieu est-ce que c'est pour prendre un autre logement avec Taylor ? Un logement où il n'y aura pas les fantômes de ses exs ? Il ajoute qu'il veut changer pour un logement plus adapté aux enfants. Je ne suis pas sure de tout comprendre. Parce qu'il parle d'être présent pour moi... Oh il a surement vendu maintenant car il savait qu'il allait rester un temps avec moi et ensuite, une fois que bébé sera là, il cherchera autre chose...

- Tu as vendu ta garçonnière ? Cela n'a pas du être simple pour toi mais c'est surement la suite logique... Je te souhaite de vous trouver un logement plus adapté, plus... Stable si on veut... Et tu sais que tu peux rester ici le temps qu'il faut pour te trouver autre chose. J'apprécie ta présence et ton aide. Pourquoi je m'inquièterais pour ça ? Tu cherche à changer un peu de vie, à prendre tes responsabilités. Je trouve cela beau. Au contraire cela me rassure de savoir que tu vas chercher un logement prêt à accueillir nos enfants.

Et maintenant qu'il a une femme dans sa vie il va vouloir vivre avec... C'est une vraie relation. Ce n'est pas un plan cul... Cela se voit... Ils trouveront un merveilleux logement pour eux, nos enfants et sans doute les leur...

Elle en confiance, elle pense que j'arriverais à sentir le bébé, mais le fait est que les mois passent et pas encore il a bougé. Je vois son ventre rond, je vois les coups qu'il mets et des que ma main s'approche il s'arrête. Je ne sais pas pourquoi et je le saurais sans doute jamais. Je finis seulement par décrocher un petit sourire et hocher les épaules. Qu'importe..
Le petit déjeuner est prêt et Dixie me remercie disant que c'est important pour elle. Je ne peux pas vraiment lui répondre, à vrai dire, il y a autre chose dans ma tête. Une chose que je dois dire maintenant, sinon je ne le ferais jamais. Alors d'un coup je me lance mais je commence à peine que mon téléphone sonne Tay m'envoie un message. Je me précipite pour y répondre, mais surtout pour pas que Dixie le voit, pas que j'ai quelque chose à cacher, mais j'ai cette impression qu'elle ne la porte pas spécialement dans son cœur, alors qu'elles ne se sont jamais rencontrées. Je lui dis que Tayla peut attendre plus tard et que je dois parler avec elle tout de suite, puis je lui lance l'information d'un coup, sans pincette, faut dire que c'est pas dans mes habitudes.

Je la regarde, essayant de comprendre toutes les émotions qui passent sur son visage. Elle essaie d'être forte, de sourire, mais je vois bien la tristesse dans ses yeux. Je me gratte la nuque, essayant de trouver les mots justes alors que Dixie parle. C’est toujours difficile pour moi d’exprimer mes sentiments, et là, avec cette situation, c’est encore plus compliqué. Je sens mon cœur s’accélérer un peu quand elle mentionne le logement et la suite logique. « Euh, ouais, la garçonnière… c’était un peu… enfin, tu sais, c’était pas… » je bégaye, cherchant mes mots. « C’était pas un endroit pour accueillir un bébé, tu vois ? Cela pouvait être trop dangereux, même pour Zaza... » Je lève les yeux vers Dixie, mais une de ses phrases me revient en tête "Je te souhaite de vous trouver un logement plus adapté" c'est qui "vous" de qui elle veut bien parler ?   « Quand tu dis 'vous chercher un appartement', euh... tu parles de qui ? De moi et les enfants ? Tu sais j'y connais rien, faudra sans doute que tu me dises c'est quoi le mieux pour eux, qu'on en visite tous les deux... Je ne veux pas te presser, ni te stresser. » Je me passe une main dans les cheveux, un peu nerveux.  « Je… je sais que j’ai pas toujours été super avec mes sentiments et tout ça, mais… tu comptes vraiment pour moi. Si tu veux bien de moi, je voudrais rester encore un peu ici.. J'le montre pas comme je devrais mais, je tiens à toi et aux enfants plus que tout. Je t'aime Dixie... » Je sens mes joues chauffer un peu, embarrassé par mes propres mots, pourquoi j'ai dis ça ? C'est sorti tout seul à vrai dire, j'ai pas réfléchi.. Je me mords la lèvre sans trop oser la regarder dans les yeux et je balance mes cuisses, ce que je fais quand je suis nerveux... J'ai un nœud dans la gorge. Attends une minute, je me remémore la phrase que je viens de dire... Je ne viens pas de lui dire que je l'aimais ? Si ? Non.. J'ai pensé dans ma tête, puis je l'aime pas, enfin si mais.. Non.. J'ai rien du dire... Enfin, je crois...

Même en cet instant important il faut qu'elle se glisse entre moi et Azazel... Plus le temps passe et plus je vois des signes qui ne trompent pas... Elle l'accompagne à l'hôpital alors que lui et moi devons vivre un moment unique ensemble... Elle a le droit à un petit cœur à côté de son prénom dans son téléphone. Il passe presque toutes ses soirées et nuits avec lui... Elle a réussi là où j'ai totalement échoué. Elle lui a pris son cœur et a réussi à le dompter et lui donner envie d'être sérieux et sage... Cela me fait mal mais je tente de le cacher. Je suis sincèrement heureuse pour lui. Je lui souhaite vraiment de trouver une belle stabilité et un amour véritable. J'ai juste mal pour moi car je suis amoureuse de lui depuis toujours...

- C'était un endroit non adapté à des enfants c'est sur. Mais c'était un très bel endroit et très confortable.

Mais pas du tout sécurisé pour des enfants... Au moins il en a conscience et cherche à changer les choses. C'est tout à son honneur. Et puis il a besoin d'un peu plus de chambres... Une pour lui et Tayla, une ou deux pour nos enfants et une pour l'enfant qu'elle lui fera un jour... Je me retiens de soupirer quand il me demande de qui je parle. Comme s'il ne savait pas...

- Je parle de toi et de ton amie... Je t'aiderais à trouver un logement si tu le désires. Je suis architecte d'intérieur, je pourrais bien te conseiller. Mais je pense qu'elle voudra t'aider et gérer. J'ignore si cela serait vraiment une bonne idée que je t'aide.

Elle ne voudra surement pas que j'aide... Ce que je peux comprendre. Je n'aimerais pas qu'une femme vienne nous aider à construire notre cocon. Je l'écoute continuer de parler. Il se livre un peu et c'est là que je vois l'évolution. Il arrive à s'exprimer un peu plus grâce à elle. Je suis touchée par ses mots. Cela fait du bien à entendre. Je sais qu'il ne m'aime pas comme je voudrais qu'il m'aime mais c'est déjà ça...

- Tu comptes aussi pour moi Azazel et tu peux rester le temps que tu veux ici, tu le sais j'espère. Tu n'as pas besoin de me dire que tu nous aimes les enfants et moi, je le sais. Tu as fait de gros efforts et cela se voit. Tout est si naturel entre toi et notre fille. On t'aime beaucoup et on apprécie ta présence, sincèrement.

Parce que oui, son je t'aime ne peut être qu'amical ou du genre il m'aime parce que je suis la mère de ses enfants et donc il a un certain attachement pour moi. Mais ce n'est clairement pas de l'amour entre un homme et une femme qui vont finir leur vie ensemble. Par contre, je vais devoir lui dire que je ne suis pas prête à rencontrer sa chérie et j'aimerais être présente le jour où elle rencontrera Azalea... Je veux voir son comportement avec ma fille. Je dois avouer que j'ai peur qu'elle prenne un peu ma place... Qu'Azalea préfère vivre avec eux deux plutôt qu'avec moi...

Je comprends maintenant pourquoi il est si difficile pour les enfants d'apprendre à parler. Mettre des mots sur ce que l'on ressent est un véritable casse-tête. Je tente donc, non sans mal, de lui annoncer que mon appartement est vendu, mais Tayla choisit ce moment précis pour envoyer un message. Je m'empresse de lui répondre pour revenir à Dixie, à cette conversation que je veux absolument avoir avec elle. Je lui souris doucement. « Oui, c'était un endroit agréable, confortable, mais il n'est plus adapté à l'Az d'aujourd'hui... »

Quand Dixie précise à qui elle faisait référence en parlant de "vous chercher un appartement", je me sens légèrement pris au dépourvu. Je détourne un instant le regard, un peu embarrassé, comme si j'avais espéré qu'elle ne pense pas à Tayla. « Oh, je vois... » bafouillé-je, me sentant mal à l'aise. Pourquoi pense-t-elle que je veux vivre avec Tayla ? Je reste confus en l'écoutant parler, mais finalement, je rassemble mon courage et me lance à parler un peu de mes sentiments. Je lui dis que je l'aime. Mon cœur s'emballe. Je ne pensais pas le dire, mais est-ce que je le pense vraiment ? Je la regarde, mais elle ne semble ni surprise ni heureuse que je lui ai dit ça. Elle me répond juste qu'elle tient à moi, aux enfants, qu'elle voit mes efforts... Mais je ne sais pas, je me sens mal d'un coup, comme si on ne se comprenait pas vraiment, comme si cette discutions tournait en rond, bordel je voulais juste de base lui dire que j'avais plus de job...

Je prend mon courage à deux mains et je me lève d'un bond, passant mes mains dans mes cheveux, puis je la regarde droit dans les yeux. « Mon appartement est vendu et j'ai l'argent sur mon compte. Du coup... tout ça pour dire... j'ai quitté mon emploi. Je sais, c'est un peu sur un coup de tête... J'ai plus de job... La vérité, c'est que je ne pouvais plus. J'aime être avec toi et tout ça, mais c'est épuisant ! Non pas toi qui est épuisante, mais la situation... Je dors que quelques heures, parfois pas du tout. Je travaille toute la nuit, la journée je m'occupe de toi, la maison, Azaléa c'est pas possible ! C'est plus possible. Puis, je veux pas être videur toute ma vie, surtout en devenant papa à temps plein. Il va falloir se relayer la nuit et tout ça. Donc avec l'argent de l'appartement, ça va m'aider un peu le temps de me trouver, tu vois... Je ne sais pas encore ce que je veux faire de ma vie, je me disais que peut-être tu pourrais m'aider à trouver ? » Je lâche tout d'un coup, sans même avoir pris le temps de respirer entre chaque phrase. Je ne lui laisse pas le temps d'ouvrir la bouche pour me répondre, car je continue à parler en m'asseyant face à elle. « Je ne veux pas partir de chez toi, je veux rester encore un peu ici. Et pour Tayla, on ne va pas habiter ensemble. Je veux juste un appartement pour moi et les petits... Vivre avec Tayla ne fait pas partie de mes plans... » Je la regarde, espérant que mes paroles soient claires malgré ma maladresse...

Il est vrai que sa garçonnière n'est plus adaptée. Il a désormais une fille et une crevette en route. S'il veut pouvoir les recevoir chez lui, il devait forcément vendre son habitation... Cet endroit n'était vraiment pas adapté pour eux. Et lui comme moi savons qu'il va construire également sa vie avec Tayla... Il lui faudra d'autres chambres pour leurs enfants... Il ne semble pas comprendre ce que je dis alors je précise que je parle de lui et de sa... Sa petite amie. Il semble vraiment gêné que j'ai mis des mots là dessus... J'apprécie qu'il me dise qu'il m'aime. J'aurais seulement aimé que ce soit le genre d'amour que je ressens pour lui... Je n'en laisse rien paraître et je tente de rester calme pour bébé. Les émotions fortes ne sont vraiment pas bonnes pour lui...

Je le dévisage quand il se lève d'un seul coup. Je ne comprends pas. Il semble tellement stressé... Je bug. Je secoue la tête et cligne plusieurs fois des yeux. Il a quitté aussi son emploi ? Et je suis épuisante ? Oh la situation... Mais je ne lui ai rien demandé... Il a quitté son job par ma faute ? Mon dieu il donne trop d'information d'un seul coup là...

- Attends attends Azazel... Tu parles trop. Si tu as besoin de souffler ne t'occupes plus de moi. Je vais me gérer toute seule comme l'adulte que je suis. Et je recommencerai le ménage. Tu n'auras qu'à gérer Azaléa avec mon aide. Je ne veux pas être responsable de ta démission. Je... Je t'aiderais à trouver un job mais il faut faire ce que tu aimes surtout... Et...

J'allais préciser qu'il ne sera pas papa à plein temps mais à mi temps... sauf que je me trompe, il le sera à temps plein s'il en fait avec Tayla... Alors dans le fond il a raison. Ce serait mieux qu'il trouve un job de jour.

- Ne te mets pas la pression pour trouver un emploi. Tu as le temps d 'y réfléchir. Tu trouveras.

Mais encore une fois je ne comprends pas pourquoi il me demande de l'aide. Tayla devrait le faire elle non ? Mais je suis touchée qu'il me fasse à ce point confiance, qu'il veuille de mon aide. Je lui souris. Et je prends enfin en compte ce qu'il a dit à la fin... Les mots ne montent que maintenant à mon cerveau. Mon sourire disparaît et je le fixe intensément avec de l'incompréhension dans le regard. Donc il aime Tayla mais ne se sent pas encore prêt pour vivre avec elle. Mon sourire revient lentement. Il veut rester encore un peu avec moi. J'ai un pincement au cœur quand il dit qu'il veut un appartement pour lui et les enfants. Comme s'il allait me les prendre... Mais je sais que ce n'est pas ça... Juste que je suis réaliste. Il y a des jours où je serais seule sans eux... 

- Alors reste. Tu es le bienvenu ici tant que tu le désires. Et je vais veiller à ce que tu te reposes un peu plus...

Tout en veillant à mon propre repos. Même si je dois faire des choses en plus pour le soulager lui.

Je vois bien que Dixie est touchée par tout ce que je viens de dire, même si elle essaie de garder son calme pour le bien de notre petite fille. Je comprends qu'elle se sente un peu perdue avec tout ce que je lui annonce d'un coup. C'est vrai que ça fait beaucoup, l'appartement vendu et le boulot que je n'ai plus... Quand elle me dit que je parle trop et que je devrais souffler, je réalise que je suis en train de tout compliquer avec mes paroles hachées et mon stress. Elle se stoppe en plein milieu de sa phrase pour reprendre, disant que je ne devrais pas stresser et que j'ai le temps pour chercher du travail. Qu'est ce qu'elle a bien voulu dire ? Je me passe une main dans les cheveux. « Désolé, Dixie. Je ne voulais pas te stresser avec tout ça. Je sais que je parle beaucoup, mais c’est que je suis vraiment un peu perdu en ce moment. C’est difficile de mettre tout en place, de comprendre ce que je dois faire et comment gérer tout ça. » Je m’assois face à elle, et dans un geste instinctif, je lui prends doucement la main. La chaleur de sa peau contre la mienne est réconfortante, et je ressens une connexion profonde, même si je peine à la verbaliser. « Je veux juste que tu saches que je suis prêt à aider autant que je peux pour Azaléa et tout le reste. Je comprends que je ne suis pas toujours facile à suivre, mais merci d'être là. Et oui, je vais trouver un nouveau job, un qui me plait et dans lequel j'suis pas mauvais.. » Je commence à envisager des options pour mon avenir, comme devenir pompier. L’idée d’un travail avec de l’adrénaline et du sport me séduit, mais je me demande comment Dixie réagirait à un tel choix, surtout avec notre fille qui a déjà peur pour moi. La dernière fois alors que je suis monté sur le toit pour regarder la gouttière, Zaza me criait de faire attention et elle semblait très paniquée. Je ne pense pas qu'elle apprécierait que son papa devienne pompier sachant tous les risques que ça compote, mais en même temps, elle serait peut être fière...

Quand Dixie me dit que je suis le bienvenu ici tant que je le souhaite, je sens un poids énorme se soulever de mes épaules. Sa réponse me soulage et je lui souris, reconnaissant pour son soutien et surtout sa compréhension. « Merci, Dixie. Ça me soulage vraiment d’entendre ça. Que tu veux bien que je reste avec vous... » J'essaie de trouver les mots pour exprimer mes sentiments confus, mais les émotions sont trop intenses. Puis, je la regarde droit dans les yeux et quelque chose change. Tout autour d'elle devient flou, comme si le monde extérieur disparaissait, laissant seulement nous deux. Il n'y a plus qu'elle dans la pièce tout le reste autour n'est pas là, c'est simple, j'ne vous qu'elle. Une impulsion irrésistible m’envahit, et je me penche vers elle lentement, sans vraiment savoir pourquoi. Puis j'approche mes lèvres des siennes. Ce baiser est tendre et hésitant, comme si mes lèvres cherchaient à exprimer tout ce que je n’ai pas pu dire en mots. Il dure quelques secondes, mais c’est comme une éternité dans laquelle je m’enfonce totalement. Il y a quelque chose de profond et sincère dans ce contact, quelque chose que je ne comprends pas tout à fait mais qui me semble nécessaire. Je me retire doucement, le cœur battant, la gorge nouée, me demandant si j’ai bien fait ou si je viens de commettre une erreur. Je ne pourrais pas dire pourquoi je l'ai fais. Un besoin, une envie. J'étais comme obligé ! Je la regarde attentivement, cherchant dans ses yeux une réponse, une réaction. La confusion, le regret, l’espoir, tout se mêle en moi. Je ne sais pas si elle ressent la même chose ou si je viens de franchir une ligne que je ne peux pas revenir en arrière. Je ne sais pas si elle voulait de ce baiser, si elle va y répondre, ou même me gifler me disant que j'aurais pas du...

Je suis complètement perdue là. Je ne comprend rien. Il a vendu son logement, il a quitté son boulot et il me dit que tout cela est trop pour lui... Et il semble tout aussi perdu que moi. Je le comprend. Il n'a pas l'habitude d'avoir une vie de famille... Il n'a pas l'habitude de gérer autant... Je lui en fait trop faire... Il a tous les rôles à la maison et c'est trop pour lui... Il n'arrive pas à se construire... Il n'arrive pas à faire sa vie avec l'autre femme... Comment l'aider ? Comment le soulager un peu ?

- Tu vas arriver à tout mettre en place... Repose toi quelques jours... Je vais gérer et demander à ma sœur de m'aider... Réfléchi à ce que tu veux faire comme métier sans te mettre la pression... Je vais engager une femme de ménage pour te retirer cela également...

Pour ne pas qu'il en fasse trop, pour ne pas qu'il panique et finisse par prendre la fuite... Je serre doucement sa main. Et je respire un peu mieux.

- Concentre toi sur notre fille, prends soin d'elle et amuse toi avec elle. Et prensd ton temps pour le boulot. Ne t'en fais pas. Tu seras doué dans le métier que tu choisiras. Je t'aiderais... Je serais la petite voix qui te conseille si c'est ce que tu désires.

Mais il devrait vraiment voir cela avec Tayla... Ce serait vraiment mieux... Je ne suis que la mère de ses enfants... Ce n'est pas avec moi qu'il désire faire sa vie... Je souffle doucement. Pas d'émotions négatives, pas de pression, pas de stress. Je dois être zen... Je lui fais comprendre qu'il peut rester le temps qu'il veut ici. Il est chez lui ici... En quelque sorte...  

- Reste tant que tu veux. Ne te précipite pas. Réfléchis tranquillement.

Réfléchir à tout ce qu'il désire dans sa vie. Sans se précipiter. Pour ne rien regretter. Je lui souris et nous gardons le silence. Mais là... Il se passe quelque chose que je ne comprends pas... Il m'embrasse... Et je réponds à ce baiser... Il fait battre mon cœur très vite. Il se passe une seconde, une minute ou une heure, je n'en sais rien. Mais ce baiser est si intense... Je suis à bout de souffle quand on s'arrête. C'était doux... Si tendre... Je le regarde, totalement perdue. Je vais pour me lever mais au final je reste assise, incapable de réagir. Pourquoi il a fait ça ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Et Tayla dans tout ça ? Je lui demande de l'aide à travers mon regard. Je le supplie de tout m'expliquer sur ce qu'il ressent niveau cœur... Tayla, moi... Je ne veux plus être juste un plan cul... Une personne avec qui il passe un peu de bon temps sans se soucier des conséquences...

- Pour... Pourquoi ? Je...

Tayla... Je ne veux pas dire son prénom à voix haute mais elle hante la pièce... Je sais qu'ils sont ensemble alors pourquoi m'embrasser ? J'ai tellement peur de souffrir à cause de tout ça...

Je sais pas pourquoi c'est si facile et si compliqué de parler avec Dixie. J'ai cette impression de marcher sur des oeufs, qu'à tout moment, je risque de lui faire du mal. Mais je tente, du moins comme je le peux de lui dire pour mon appartement et le logement, mais j'ai l'impression de la perdre plus qu'autre chose. Elle a l'air chez pas, comme intriguée que je lui demande de l'aide ou truc du genre. Elle finit par me dire qu'elle va demander de l'aider à sa soeur et engager une femme de femme et je la coupe tout de suite... « Non, non... C'est.. J'tai pas totalement dit la vérité, enfin j'ai pas menti... C'est juste que je dors que quelques heures par nuit voir pas du tout et ça, depuis quelques temps. Je voulais gérer, mais le boulot la nuit et la journée direct tout faire, j'y suis arrivé, mais là j'arrive plus... » Je baisse les yeux car j'ai un peu honte, mais bon c'est normal, j'suis pas un surhomme, mais si j'aimerais beaucoup. puis je reprends en souriant « Je me concentre sur nous, enfin sur Azaléa, mais tu vois ce boulot, ça fait un moment que je me disais qu'il était plus fait pour moi, surtout bosser la nuit, c'est pas le top... Peut être chez pas pompier, ou voir pour reprendre des études, ou monter un truc... » Je baisse dans l'intonation de ma voix quand je dis la dernière partie de ma phrase. Je sais pas si je suis capable, mais c'est vrai que je m'imagine bien avoir ma société, mon propre truc. Vu que j'aime bricoler, je pourrais bien faire homme à tout faire ! après tout, je me débrouille plus que bien, surtout quand on voit ce que j'ai fais avec mon appartement... Ou sinon rénover des maisons, j'achète des maisons puis je les retapes, je connais l'électricité, la plomberie, j'aurais pas trop de main d'œuvre à payer pour le reste. Dixie pourrait m'aider, en tant qu'architecte, elle pourrait me dire ce qu'il serait le mieux pour la maison, l'agencement aussi pour faire que la pièce soit plus grande, plus agréable. Puis faut dire qu'elle est aussi douée pour la décoration, elle pourrait aussi s'occuper de ça. On pourrait faire ça tous les deux, genre Az & Dixie Renov... Pff, je m'emporte, trop loin.. Beaucoup trop loin.

La voix de Dixie me ramène tout de suite au présent me disant que je peux rester quand je veux. Et la, je sais pas ce qu'il se passe. Est ce que c'est le fait de m'avoir comme projeté dans le futur avec elle avec une entreprise qui verra sans doute jamais le jour ? Ou c'est purement physique ? C'est peut être son doux parfum et ses yeux qui me font craquer ainsi... Je l'embrasse et c'est parfait. Le baiser est assez long pour que je comprenne qu'elle en avait envie aussi, elle ne me repousse pas, mais une fois que je me sépare d'elle, je sens la confusion et la détresse dans les yeux de Dixie après notre baiser. C'est comme si la réalité me frappait en plein dans la gueule. Putain, j'ai pas imaginé ce moment, je l'ai vraiment fait ! Je me sens tout aussi désemparé qu'elle, mais j'essaie de maintenir mon calme. Je ne veux pas la blesser ni ajouter à ses soucis, mais je me rends compte que mes sentiments sont plus complexes que je ne l'avais imaginé. « Je... Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai fait ça. C'était comme une pulsion, quelque chose que je ne pouvais pas contrôler. Je ne veux pas que tu penses que tu es juste un plan cul pour moi. Tu comptes tellement plus que ça. Tu es la mère de ma fille, et tu vas être la mère de notre prochain enfant. Il y a une connexion entre nous que je ne peux pas ignorer, même si je ne sais pas exactement ce que cela signifie pour nous. Je sais que je t'ai peut-être donné l'impression de ne pas savoir ce que je veux, et c'est vrai que je suis paumé en ce moment. » Je serre doucement sa main, puis je la regarde intensément et je reprends la parole « Je ne veux pas te faire de mal, et je ne veux pas non plus te perdre. Si ce baiser t'a blessée ou t'a rendu encore plus confuse, je suis vraiment désolé. La vérité, c'est que je suis perdu, j'arrive pas... J'arrive à mettre des mots sur comment je suis quand t'es là.. » C'est vrai, je sais pas ce qu'il passe, ce machin qui me retourne le ventre et même si j'aime Tayla, j'ai plus envie d'être avec elle autant qu'avant. Dixie est dans mes pensées et je dois avouer que j'ai peur qu'elle voit quelqu'un quand j'entends qu'elle est avec un gars au téléphone, je sens que je suis pas bien. Mais bordel, qu'est ce qu'il se passe, c'ets peut être juste le fait qu'elle porte mon enfant ?

Je peux comprendre que ce soit dur en ce moment pour lui. Je découvre qu'il gère beaucoup trop de choses... Sa vie avec Tayla, sa vie de famille, son boulot, ma maison... La vente de sa garçonnière aussi... Il a tout affronté de front. Mais je peux l'aider, je peux faire en sorte qu'il se repose et qu'il prenne les bonnes décisions. Je peux demander de l'aide à ma sœur et je peux engager quelqu'un pour m'aider à la maison. Il continuera de passer du temps avec Azaléa mais sans les contraintes qui vont avec... Et il ne sera plus obligé d'être aussi souvent ici... Si jamais il préfère être avec l'autre... Cela me fait mal mais je veux le savoir heureux. Je ne peux m'empêcher de sourire tristement à sa réponse. Je parle d'une voix douce.

- Tu aurais du m'en parler plus tôt Azazel... On aurait fait autrement... Je ne veux pas que tu t'épuises... Je ne veux pas que tu mettes de côté ta vie...

Il cumule plusieurs vies en une seule et cela doit le tuer physiquement... Ne pas dormir assez est horrible... Je vais réfléchir à une meilleure solution... Pour lui... Quand il dit qu'il se concentre sur nous cela réchauffe mon cœur mais cette douce sensation est bien vite remplacée par un pic en plein cœur car il rectifie et ne parle que de notre fille... Je dois arrêter de me faire des films... Je rigole quand il parle de devenir pompier. Je l'imagine très bien mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée...  

- Pompier ? Non... Trop dangereux... Et tu ferais des horaires pas possible... Jour et nuit... Et ta fille serait surement fière mais inquiète aussi... Attends quoi ? Tu veux monter un truc ? Quoi ? Ce serait une super idée !

Je ne savais pas qu'il avait envie de monter une boite. Mais ce serait quel genre de trucs ? Il est doué dans plein de domaine donc je ne peux pas deviner. J'espère qu'il va m'en parler un peu plus. Il serait son propre patron et choisirait ses horaires. Cela pourrait être génial. Il serait libre. Et il peut rester vivre ici le temps qu'il veut en attendant. Ouah... Il a posé ses lèvres sur les miennes... Et je répond à son baiser. C'est si bon... Si doux... Mon cœur bat si vite... Même bébé réagit, il bouge dans mon ventre. Mais je réalise soudain ce qui est entrain de se passer. On s'embrasse ! Alors qu'il est avec Tayla... On ne devrait pas... Je ne veux pas être la maitresse, je ne veux pas causer de souci dans son couple... Mais j'aime tellement quand il m'embrasse... J'en rêve si souvent... Je l'aime tellement... Je lui demande pourquoi il a fait ça... J'ai besoin de comprendre... Sa réponse me touche et me fait mal. Il fait cela simplement parce que je suis la mère de ses enfants... Ne pas pleurer... Je dois contrôler mes hormones... Je caresse le dos de sa main avec mon pouce et je lui souris doucement pour lui montrer que tout va bien...  

- C'est sur qu'on aura toujours un lien toi et moi, quoi qu'il arrive dans l'avenir. Nous faisons partie d'une même famille grâce à nos enfants. Ce baiser ne m'a pas blessé... J'ai aimé mais je me sens perdue oui. Je sais juste que je me sens bien quand tu es là et perdue à la fois car... Je ne sais pas... C'est compliqué... Tu as Tayla... Ne réfléchis pas trop, ce n'est pas grave de ne pas mettre des mots sur tout ça. Ne t'en fais pas. Concentre toi sur les choses importantes comme ton avenir professionnel et surtout, pense à te reposer...

Je ne voulais pas remettre Tayla sur le tapis. Je n'ai pas envie de me faire du mal en parlant d'elle... Mais il le faut... Sauf que je dévie bien vite du sujet... On ne doit pas parler de cela. Je vois bien que cela lui fait du mal car il est perdu. Et cela m'en fait aussi beaucoup car je me rends compte qu'il ne m'aimera jamais comme moi je l'aime... Ce n'est pas grave. Je lui souhaite d'être heureux...

Je finis par avouer à Dixie que tout ça a été plus compliqué que je ne l'avais prévu. J'ai vraiment cru que je pouvais tout gérer, comme un super-héros, mais je me suis planté. Gérer la maison, Zaza, et le boulot, c'était bien plus intense que je ne l'imaginais. Avec tout ce qu'elle traverse, j'ai voulu ajouter une couche pour lui montrer que j'avais trop à faire, mais c'était plus pour l'aider que pour me plaindre. Finalement, c'est un mal pour un bien, car ça m'a poussé à démissionner. Depuis que j'ai rencontré Dixie, et même avant, ce boulot ne me correspondait plus. Les horaires, passer mes nuits en boîte... ça m'ennuyait. J'avais besoin de changement, surtout avec Azaléa maintenant. Il me faut une vie plus calme. « J'voulais pas que tu t'inquiètes encore plus... » je lui avoue doucement, presque en chuchotant.

On commence à parler d'un autre métier potentiel, et je secoue la tête. Mon idée me semble nulle, alors je préfère ne pas lui en parler pour l'instant. « Ouais, pompier, c'est pas l'idéal. Il me faut un truc qui me permette de rester avec toi... et les p'tits... » Je fais un geste de la main, comme pour dire que je n’ai pas encore les réponses, et je change de sujet rapidement. e prends sa main dans la mienne, la serrant doucement pour lui montrer mon soutien. Je la regarde droit dans les yeux, mes pensées tournées vers ce moment particulier entre nous. Sans vraiment réfléchir, je me penche vers elle et l’embrasse tendrement. Ce baiser est différent des autres, beaucoup plus intense. Il est chargé de toutes les émotions que j’ai du mal à exprimer avec des mots. J’ai besoin d’elle, de ce contact, de cette connexion. Quand je me retire doucement, je vois dans ses yeux une lueur de confusion, mais aussi de quelque chose de plus profond.

Je lui souris, un sourire qui cache sans doute plus de doutes que je ne veux bien l'admettre. « Je sais pas comment tout ça va évoluer, mais je veux être honnête avec toi. Je ferai tout ce que je peux pour qu’on aille mieux, sans te faire de mal. Tayla, c’est… c’est une amie, enfin, c’est plus compliqué que ça. Oui, on a déjà couché ensemble, mais notre relation, c’est... difficile à expliquer. Mais en tout cas c’est du passé maintenant, j'veux dire on couche plus ensemble...» Je sais pas pourquoi je lui dis ça, mais je veux qu'elle le sache, qu'elle s'imagine pas que quand je vais voir Tayla on baise toute la nuit, loin de là... Je serre doucement sa main, espérant qu’elle comprenne tout ce que je ne parviens pas à dire. Ce que je ressens pour elle, c’est plus fort que je ne l’aurais imaginé, mais je suis loin d’être sûr de ce que l’avenir nous réserve. Ce que je sais, c’est que, là, maintenant, je veux être avec elle. Pas forcément en couple, mais je n’ai pas envie d’être avec une autre fille non plus. Peut-être que c’est le début de quelque chose, mais je flippe à l’idée que mes vieux démons reviennent me hanter. Mais ça, je préfère le garder pour moi, me disant que parfois, les actions parlent mieux que les mots.
Je m’approche lentement, laissant mes intentions visibles dans mon regard, prêt à l’embrasser à nouveau. Mais cette fois, j’attends, laissant une légère distance entre nous, juste assez pour qu’elle puisse décider. Mon souffle se mélange au sien, et je cherche dans ses yeux une réponse, un signe qu’elle veut la même chose que moi.

Je peux comprendre son point de vue. Mais il oublie que le dialogue est important. Nous devons nous dire les choses. Ou tout du moins ce qui compte. Mes sentiments ne comptent pas par exemple. Mais la gestion de nos vies oui. Je ne lui en veux pas. Avec ma grossesse compliquée, je ne dois pas être stressée et je ne dois pas ressentir d'émotions trop fortes. Il a du avoir peur pour notre petite crevette...

- Ce n'est pas grave. Ce qui compte, c'est que je le sais maintenant et que nous allons pouvoir nous adapter pour que ce soit plus simple pour toi.

Je ne veux pas qu'il s'épuise à la tâche. Je ne veux pas aussi le dégouter de son rôle de papa. J'espère qu'il comprend que cela ne va durer que le temps de la grossesse. Si je ne devais pas rester couchée aussi souvent, je m'occuperais de toute la maison pour au moins lui retirer cela. Mais je dois être très prudente. Je ne veux pas perdre notre fille. Et désormais, comme il n'a plus d'emploi, je tente de l'aider comme je peux pour trouver sa voie. Mais clairement, il ne semble pas prêt d'en parler... Alors je me montrerai patiente. Cependant je tic à un truc. Il veut un métier qui lui permette de rester avec les enfants mais pas que... De rester avec moi aussi... Est-ce que c'est juste pour le temps de la grossesse qu'il dit cela ou pour plus longtemps ?

- Ne te presse pas... Tu trouveras mais pas pompier... Même si tu serais incroyable dans ce métier.

Incroyable et sexy dans sa tenue... Mais non... Azaléa et moi serions sans cesse inquiète pour lui. Et il aurait malgré tout des horaires de folie... Il serait obligé d'être absent parfois pendant 24h... Et je sais que notre fille et moi-même ne dormirons pas de la nuit... Et soudain... Il m'embrasse... Je suis aux anges... C'est si doux, si puissant... Il se passe un je ne sais quoi... Je ne saurais expliquer. Mais en tout cas, crevette et moi aimons beaucoup cela... Sauf que la réalité revient au galop et je parle de sa petite amie. Qui ne l'est pas... Juste une amie avec qui il couchait... Il ne couche plus avec ? Mais... Je ne comprends pas... Je suis perdue... Est-ce qu'il veut qu'on tente quelque chose lui et moi ? Il n'est pas clair...

- Je sais que tu ne désires pas me faire de mal Az... Et... Je croyais que vous étiez en couple... Je... Je ne sais pas quoi dire là dessus...

J'ai utilisé à nouveau son surnom... Et cela fait du bien mine de rien. Cela redonne une complicité, une proximité entre nous. J'aimerais qu'on essaie tous les deux. J'en rêve depuis des années... Je le regarde approcher son visage du mien. Je vois dans son regard qu'il désire recommencer... Et j'en ai très envie. Sauf qu'il ne franchit pas la ligne alors je le fais à sa place. Je pose ma main sur sa joue et je dépose mes lèvres sur les siennes. Ma main glisse dans ses cheveux et j'approfondis le baiser. Je gémis contre ses lèvres. Mes yeux se ferment pour savourer ce baiser et garder en mémoire ce moment. Je me décale pour reprendre mon souffle et je lui souris. Je dois me montrer honnête alors je lui dis :

- Tu as des lèvres si douces... Mais je suis mal installée ici...

Nous sommes à la table de la cuisine, les chaises ne sont pas tant confortable à cause de mon état... J'ai besoin d'être un peu mieux calée... Mais je ne veux pas interrompre ce moment... Je caresse doucement mon ventre.

Je l'écoute, sentant un mélange de soulagement et de culpabilité en même temps. Elle est si compréhensive, et ça me touche plus que je ne veux bien le montrer. J’ai fait des erreurs en pensant pouvoir tout gérer, et je réalise que j’aurais dû lui en parler plus tôt, partager ce poids avec elle. Mais entendre qu’elle est prête à s’adapter pour que ce soit plus simple pour moi, ça me fait du bien, même si je me dis que c'est à moi de trouver comment équilibrer tout ça sans lui en rajouter.

Je hoche la tête, un sourire léger sur les lèvres lorsqu’elle parle de prendre son temps pour trouver ma voie. Elle a raison, je ne devrais pas me presser. Mais quand elle mentionne l'idée de moi en pompier, je vois bien qu’elle s’inquiète pour moi, pour nous. J'ai envie de trouver quelque chose qui me permette de rester près d’elles, Azaléa et elle. Mais ce n’est pas simple, et l’idée de me tromper à nouveau me fout les jetons.

Quand elle parle de Tayla, je vois bien qu’elle est perdue. Et ça, c’est entièrement de ma faute. J’aurais dû être plus clair depuis le début, ne pas laisser de zones d’ombre entre nous. « Je suis désolé si je t’ai laissé penser qu’on était en couple, Tayla et moi. C’est compliqué, mais ce que je sais, c’est que je veux pas te faire de mal, ni à elle d’ailleurs. Je veux juste... » Je m’arrête, cherchant les mots justes. « Je veux juste qu’on soit bien ensemble. »

Je la vois s’approcher, et quand elle prend l’initiative de m’embrasser à nouveau, je ressens un mélange de chaleur et de réconfort qui m’envahit. Ses lèvres sont douces, et ce baiser est rempli d’une tendresse que je n’avais pas prévu. Honnêtement, je pensais pas avoir la chance de l'embrasser encore une fois.. Quand elle se retire légèrement pour reprendre son souffle, et qu’elle me sourit en parlant du confort, je me rends compte que je ne veux pas que ce moment se termine. Je lève les yeux vers elle et je lui souris doucement. « Viens, on serait mieux sur le canapé pour continuer à parler. » Je dis ça en posant ma main sur son ventre, un geste presque instinctif, comme si ce simple contact pouvait l’aider à se sentir mieux.

Je l’aide à se lever et on se dirige tranquillement vers le salon, la tension dans l’air est palpable, mais c’est une tension douce, presque agréable. Une fois installés sur le canapé, plus confortables et plus proches l’un de l’autre, je sens une chaleur monter en moi. Sans vraiment y réfléchir, je me penche vers elle et je l’embrasse à nouveau, incapable de résister à l’envie. Ce baiser est encore plus intense, plus profond que le précédent, et mes mains commencent à se faire baladeuses, explorant doucement son dos, ses hanches. Ma bouche descend le long de son cou et je remonte doucement jusqu'à ses lèvres, ma main prenant un de ses seins et je me sens plus que serré dans mon jean. Mon sexe pulse à juste à l'idée d'aller plus loin, mais, je me fige soudainement. Mon souffle se mélange au sien, et je garde mon front contre le sien, mes yeux fermés. « Je peux pas… » je murmure, à peine audible, luttant contre mes propres désirs. J’en meurs d’envie, mais je sais qu’on ne peut pas aller plus loin, pas maintenant. Pas avec tout ce qui se passe. Je reste là, mon front toujours contre le sien, essayant de calmer les battements rapides de mon cœur et surtout mon envie de la prendre la tout de suite dans le canapé...

Je sais qu'il va finir par trouver sa voie, qu'il saura trouver un métier qui lui convient. Tout ce qui compte, c'est qu'il voit le pour et le contre et qu'il prenne son temps. Rien ne presse. Je ne veux pas qu'il prenne un job et qu'il se sente mal dedans. J'essayerais de l'aider s'il a besoin. De lui donner mon avis, mais il faudra qu'il prenne seul la décision finale. Parce qu'on parle de son avenir à lui là.

Et en parlant d'avenir, je me dois de parler de Tayla même si cela me fait mal et surtout même si cela me fait peur... Peur de voir qu'il est vraiment amoureux d'elle... Mais au vue de ce qu'il dit... Il tient à elle mais il ne veut pas vivre avec. Cela me soulage un peu et en même temps... Cela me perd un peu plus. Car il veut qu'on soit bien ensemble... Mais il a Tayla aussi... Et quand il dit vouloir être bien ensemble il veut dire quoi par là ? Il veut qu'on soit des co-parents ? Qu'on soit une vraie famille ? Quels sont ses sentiments ? Cela amène tellement de questions... Cependant, je ne suis pas prête à entendre les réponses. Pas dans la situation actuelle. Je dois gérer mes émotions pour le bien de notre fille qui grandit en moi...

- Je sais que tu ne veux faire souffrir personne Az. Ce n'est pas dans ta nature. Et si jamais cela arrive, ce n'est pas de ta faute. Tu veux qu'on soit bien ensemble ? On ne l'est pas là ?

Je regrette déjà ma question. Pour ma part, je trouve qu'on est bien tous les deux, qu'on gère bien. Cependant, il est vrai que j'aimerais un peu plus... Dormir dans ses bras me manquent... Nos baisers... Nos moments intimes... Encore plus maintenant que je suis enceinte... Ma libido a augmenté... Mais je ne peux pas lui demander cela. Il semble être perdu entre Tayla et moi... Je ne veux pas rajouter des problèmes. Pourtant, je viens l'embrasser... J'en avais tellement envie. Un baiser qui fait du bien au corps et à l'âme. Mais je m'arrête et je lui avoue que je ne suis pas trop bien installée alors il propose d'aller dans le salon. Je souris quand il touche mon ventre et j'apprécie son aide pour me lever.

- Et dire que je suis à la moitié de la grossesse... Je ne vais bientôt plus pouvoir me lever et voir mes pieds...

Je rigole et glisse mes mains sous mon ventre pour le tenir en avançant. Je m'installe dans le canapé. Je place un oreiller dans mon dos pour être bien mise et il revient m'embrasser. Je glisse mes mains dans son dos pour le tenir. Quand il embrasse mon cou, je rejette la tête en arrière et je respire plus fort de plaisir. Mais ses mains me font gémir... Surtout celle sur mon sein... Ils sont si sensibles... Je m'agrippe à son haut au niveau de son torse. J'ai envie qu'il continue. Mon dieu que c'est bon... Cela fait du bien... Je gémis à nouveau mais il s'arrête d'un coup. J'ouvre les yeux et reprend mon souffle. Je ne bouge pas, gardant mon front collé au sien. Je ne le comprends pas... C'est lui qui a commencé à me caresser... Et voilà qu'il ne veut plus... Mais je respecte... Je ne vais pas le forcer...  

- Ce n'est pas grave...

Je soupire légèrement, en espérant qu'il n'entende pas et je replace bien mon haut. Je me décale un peu. Il faut que je fasse descendre la pression en moi... Ce désir qui a grandi en flèche...

- Dis moi... Qu'est-ce qu'on peut mettre en place pour que tu trouves du temps pour te reposer ?

Je sais qu'il ne travaille plus la nuit, mais il fait malgré tout beaucoup. C'est encore nouveau pour lui. Pour moi, tout ce qu'il fait est naturel. Je le fais depuis la naissance d'Azaléa...

Dixie a raison, il est crucial que je trouve une voie qui me corresponde vraiment, sans me précipiter. J’apprécie son soutien, même si je sais que c’est à moi de faire le travail pour trouver ce qui me convient. Tout ce que je veux, c’est ne pas me retrouver coincé dans quelque chose qui me rendra malheureux, surtout avec tout ce qui se passe maintenant. Quand elle aborde le sujet de Tayla, je vois bien qu’elle est inquiète, et ça me touche qu’elle veuille en parler même si c’est douloureux. Sa question sur notre relation me déstabilise un peu, et je comprends qu’elle cherche à mettre des mots sur ce qu’on est vraiment. Mais je ne suis pas encore sûr de ce que je veux dire, ni comment exprimer exactement ce que je ressens. Je lui prends doucement la main, espérant lui montrer que je suis là, même si je ne peux pas encore tout expliquer. « Bien sûr qu'on est bien tous les deux ! Mais je ne veux pas te donner de faux espoirs, Dixie. Ce que je veux, c’est qu’on soit tous les deux heureux. Je ne veux pas que tu souffres à cause de moi. J'ai besoin de savoir ce que attends de moi, il faut qu'on se dise ce qu'on attend l'un de l'autre, je pense... » Je sais pas si c'est bien, mais je veux pas qu'elle s'imagine qu'on vivre heureux, se marier et tout, car je sais même pas si j'en suis capable, mais si elle veut bien me donner une chance, je veux bien essayer d'avoir une relation stable !

J’apprécie ses petites blagues sur la grossesse, ça allège un peu l’atmosphère. « L'autre moitié va passé vite, car je serais toujours avec toi et je m'occuperais de tes pieds si tu peux plus les voir. » Je plaisante à mon tour en l'aidant à se lever et se diriger vers le canapé. Je fais attention à chaque mouvement, à chaque geste, pour ne pas la déranger. La voir s’installer avec l’oreiller dans le dos, et le sourire qu’elle a quand je l’embrasse, me touche profondément.

Le baiser que nous partageons est intense et doux à la fois, et je sens une connexion forte avec elle. Mais je m’arrête soudainement, conscient que ce n’est pas le moment pour aller plus loin. La confusion qui règne dans ma tête et mon désir pour elle me paralysent un instant. Je lutte contre cette vague de passion qui monte en moi, essayant de me concentrer sur le fait de rester présent pour elle. « Je... je suis désolé, Dixie. Je ne voulais pas t’arrêter. » Je murmure doucement, en essayant de garder une distance respectueuse. « C’est juste que... c’est compliqué. Je ne veux pas te donner de faux espoirs ou aller trop vite. J’ai besoin de réfléchir à ce que je veux vraiment. » Je lui dis, mais je pense déjà le savoir. C'est elle que je veux et je ne peux pas essayer de commencer quelque chose sachant que ma relation avec Tayla et encore ambigue, tant que je n'ai pas mis les choses au point avec tayla, je peux pas me permettre de commencer une relation avec Dixie.

Quand elle change de sujet pour parler de la gestion de mon emploi du temps et de mon repos, je la regarde avec gratitude. « Merci de t’inquiéter pour moi. Je pense que ce que je peux faire, c’est essayer de mieux organiser mon temps, de trouver des moments pour me détendre. Et toi, comment tu te sens ? Tu as tout ce dont tu as besoin ? » Je prends sa main dans la mienne, caressant doucement sa paume avec mon pouce. Je veux qu’elle sache que je suis là pour elle, même si je me sens perdu et que je ne sais pas exactement ce que je veux pour nous. « Peut-être qu’on peut faire un planning ensemble, pour que je puisse avoir des moments pour voir quel travail je pourrais faire et surtout pour être là pour toi et Zza. On pourrait essayer de trouver un équilibre qui fonctionne pour nous deux. »

Il semble tellement perdu... Il se contredit un peu dans ses mots... Il dit qu'on est bien ensemble mais il parle de faux espoirs... Il veut qu'on se montre honnête mais j'ignore si lui l'est réellement... Parce que si on était réellement bien tous les deux, il n'irait pas vers Tayla et on se retrouverait bien plus souvent que tous les deux... On ne couche plus ensemble... Il ne m'embrasse plus. Il ne me touche plus... Enfin... Il touche mon ventre mais c'est pour parler à notre fille et pour tenter de la sentir bouger...

- Est-ce que tu sais ce que tu attends de moi ? Je veux juste que tu sois heureux... Que ce soit avec ou ou pas... Mais que tu me dises clairement ce que tu choisis, enfin... Qui tu choisi... J'aimerais juste être fixée... Je ne souffre pas à cause de toi. Pour moi, ce qui compte, c'est que tu sois dans ma vie... D'une façon ou d'une autre...

Mais j'aimerais que ce soit par amour pour moi qu'il soit présent... J'aimerais qu'on puisse s'aimer tous les deux... J'aimerais qu'il se range... Je suis de plus en plus jalouse. J'ai de plus en plus de mal à savoir qu'il est avec une femme la nuit... De savoir que c'est une fille qu'il voit régulièrement en plus... Lui qui était volage est entrain de se poser avec quelqu'un et ce n'est pas moi... C'est cela qui me fait mal. Mais c'est entièrement de ma faute. Pas de la sienne. Et j'aimerais qu'il mette des mots sur les choses. Pour lui, il n'est pas en couple avec Tayla, mais ce que je vois moi, c'est tout autre chose. À mes yeux, ils sont ensemble...

Je parle ensuite de la grossesse car je suis mal installée. J'apprécie qu'il m'aide à me lever lentement. Je ne suis pas encore bien grosse mais quand même... Et je dois me ménager au maximum... Je souris tendrement.

- Je ne veux pas que cela passe trop vite... Même si j'ai une grossesse compliquée et à risque, j'aime cette grossesse... Et j'aime que tu sois là pour en profiter un peu... Ah oui ? Tu comptes m'aider à mettre mes chaussures ? À me laver les pieds et à les masser ? Fais attention, je vais te prendre aux mots...

Il n'a pas été là pour la première grossesse mais pour celle-ci il est très présent. Et je fais en sorte qu'il en profite au maximum. Je me souviens que je me suis sentie bien seule pendant ma première grossesse... Même si ma sœur est venue par moment me rejoindre... J'ai eu du mal à mettre des chaussures, à masser mes jambes et mes pieds quand ils étaient gonflés. Prendre la voiture aussi a été une galère... J'ai conduit le plus longtemps que j'ai pu mais cela devenait trop dur avec mon ventre... Mais désormais, j'ai Azazel pour m'aider... Et c'est un merveilleux soutien.

Une fois bien mieux installée, on s'embrasse et je suis aux anges. Il commence à me caresser et je gémis de plaisir. J'ai envie de bien plus... Sauf qu'il s'arrête et s'excuse. Je suis déçue et en même temps je peux le comprendre... Mes hormones n'apprécient pas trop par contre... Ma libido non plus... Encore une fois, je suis perdue. Il reparle de faux espoirs et de comme quoi c'est compliqué... Je me mord la langue dans la bouche et tente de respirer calmement. Je me rhabille et m'éloigne un petit peu. J'ai besoin d'air...   

- Prends ton temps. Je ne t'en veux pas. Et tu sais... Ce n'est pas grave si tu ne veux plus qu'on s'embrasse... Je comprendrais. Ne t'inquiète pas pour moi.

Il doit penser à Tayla, à son histoire avec elle. Je n'aime pas cette femme mais lui oui... Alors... S'il désire être avec elle au final, je comprendrais. Et surtout j'accepterai. Je tente vite de changer de sujet. Et de penser à autre chose qu'au désir que je ressens pour lui. J'opte donc pour parler de son emploi du temps.

- Je m'ennuie un peu et je fatigue vite... Mais ça va. Je fais tout ce qu'il faut pour notre petite crevette. Je fais attention. Même si je n'aime pas me sentir inutile.

Je le laisse me tenir la main. J'aime ce petit contact... À défaut de pouvoir me blottir dans ses bras... Je lui souris pour le rassurer.

- Déjà tu peux continuer de l'emmener et de la récupérer puisque je n'ai pas le droit de marcher. On peut faire un jour sur deux le coucher d'Azaléa pour que toi et moi on puisse en profiter chacun notre tour... Je peux tenter de m'occuper du linge. Et faire le repas un soir sur deux, en étant bien assise... Cela te permettrait d'avoir un peu plus de temps pour toi. Il faudra voir pour les autres choses également. Et on peut se faire livrer les courses.

Ainsi, il ne passera pas de temps dans les magasins... Cela fera gagner pas mal de temps. Restera à voir pour le ménage, pour la douche de la puce. Voir comment on fait pour les examens médicaux aussi, voir s'il veut encore m'accompagner...

Je sens bien que mes mots font plus de mal que de bien... C’est pas que je veux lui donner des faux espoirs, mais… putain, je m’embrouille tout seul là. Je la vois qui attend des réponses que je sais pas encore comment formuler. C’est pas facile, et franchement, j’ai peur de dire une connerie de plus. Je la regarde et je souffle un coup. «  Je sais que je te demande d’attendre des réponses que je n’ai pas encore… Et c’est pas juste pour toi, je le sais. Mais je te promets que je vais pas rester indécis pour toujours. J’ai juste besoin de temps, parce que... honnêtement, je sais pas encore ce que je veux vraiment. Ce que je sais, c’est que je tiens à toi, et je veux être là pour toi... Même si c’est pas toujours facile à voir, je suis là. »

Je me sens un peu con de pas pouvoir lui dire clairement ce qu’elle mérite d’entendre. Elle me fait cette blague sur la grossesse et je me détends un peu. Ça fait du bien de sortir un peu de cette tension, juste pour une seconde. Je rigole doucement et lui réponds avec le sourire « Si t’as besoin d’aide pour tes chaussures ou pour te laver les pieds et même pour des massages, je suis ton homme. Je vais pas te laisser galérer toute seule, t’inquiète pas pour ça. » Ke rigole, mais au fond, je suis sérieux. Je veux être là pour elle pendant cette grossesse. Pas question qu’elle vive ça toute seule.

Mais après ce moment léger, quand je la touche, je me laisse emporter. C’est plus fort que moi, j’ai envie d’elle, mais... je me reprends. Faut que je mette de l’ordre dans ma vie avant de tout gâcher encore plus. Je vois bien qu’elle est déçue quand je m’arrête, et ça me tue. J’essaie de lui expliquer, mais je sens que mes mots tombent à plat. Elle mérite plus que des excuses, mais je suis coincé. « Dixie, je suis désolé... c’est pas que je veux pas... tu sais… être proche de toi… C’est juste que tant que..., je me sens mal de… enfin, tu vois ce que je veux dire. Je veux pas te faire de promesses que je suis pas sûr de tenir. Mais j’suis là, ok ? Je te laisse pas tomber. » C’est maladroit, mais je veux qu’elle comprenne que c’est pas qu’elle me laisse indifférent. Loin de là. C'est juste que j'aimerais commencer à faire les choses bien...

Elle essaie de rester cool et change de sujet, ce qui me soulage un peu. Parler de trucs concrets, c’est plus facile. Son idée d’un planning, de comment gérer tout ça, c’est malin. Elle pense à tout, même quand moi je galère à suivre. « Ouais, ça me va. On fait comme ça, je m’occupe de Azaléa, les courses, et on fait un jour sur deux pour le coucher. Et pour les examens, t’inquiète, je serai là. Enfin si t'es d'accord... Je veux juste pas que tu te sentes seule là-dedans... » Je lui serre la main, un peu plus fermement, comme pour lui montrer que je suis sincère, même si mes mots sont pas toujours parfaits.

Je saurais faire la part des choses, je saurais accepter qu'il en préfère une autre. Il me faudra un petit peu de temps pour accepter cela mais je sais que j'y arriverais car tout ce que je désire c'est son bonheur. De ce que je comprends, il ne sait pas ce qu'il veut... Il n'arrive pas à choisir. Mais il va falloir qu'il prenne une décision. Nous ne pouvons pas rester ainsi... Pour le bien de tout le monde. Je ne doute pas qu'il tienne à moi, je le sais. Mais cela peut être comme une amie, une sœur, une chérie... Cela ne m'aide pas trop à voir comment les choses vont évoluer...

- Alors prends ton temps... Mais pas trop non plus hein... Réfléchis sans te mettre la pression. Fais ce qui te semble le mieux sans te soucier des autres. Azazel... Je vois bien que tu es là... Tu as vu tout ce que tu fais pour me faciliter la vie ? Pour faire en sorte que la grossesse se passe bien ?

Mais est-ce qu'il arrivera à prendre une décision aussi importante ? Parce que mine de rien, cela va changer sa vie à jamais... Ce n'est pas choisir entre manger une pomme ou une poire... La décision qu'il va prendre va changer la vie de cinq personnes... Lui, Tayla, Azaléa, notre crevette et moi. Mais comme j'ai dit, il ne doit pas se mettre la pression alors on va changer de sujet. Je ne veux pas qu'il se braque ou qu'il se sente mal. On plaisante donc sur mes pieds.

- Pour les chaussures j'ai la technique, je mets des tongs, surtout que mes chevilles gonflent un peu... Je te dirais si j'ai besoin merci, tu es un amour.

Pour l'instant j'y arrive encore mais je sais que bientôt je vais un peu galérer. Et en vrai, je pourrais le faire toute seule mais... Il se propose si gentiment... Et on s'embrasse... Il me touche et je gémis sentant le désir monter en flèche. J'ai envie de lui... Mais il s'éloigne... Je comprends sa situation... Et clairement, il sous entend qu'il se sent mal de tromper sa petite amie même si pour lui ce n'est pas sa petite amie...   

- Ne te justifie pas. Il n'y a pas de problème. Pas de geste ambigu entre toi et moi. Rien de trop intime. Et arrête de le répéter, je sais que tu es là Azazel.

Encore une fois je me retrouve à changer de sujet pour ne pas le mettre mal à l'aise et pour éviter de ne me rendre trop triste. Je garde une petite distance entre nous. Donc je me mets à parler du planning qu'on peut mettre en place.  

- Le coucher et la douche vont de paire si cela te va. Un jour on fait les deux, le lendemain c'est l'autre qui fait. Le ménage, je vais en faire un peu et je vais m'occuper du linge. Si tu es disponible je veux bien que tu viennes pour les examens oui.

En espérant que la gynéco ne le drague plus... Parce que je ne sais pas si je saurais rester de marbre... Je ne sais pas si je saurais me taire et laisser faire...

Je lis ses mots avec un mélange d'appréhension et de gratitude. Elle est plus compréhensive que ce que je mérite, et j’apprécie qu’elle prenne le temps d’expliquer ses sentiments. Je sais que je dois faire un choix, mais bordel, c’est pas facile quand tout est aussi flou dans ma tête. « T’as raison, Dixie. Je vais essayer de pas me mettre trop de pression et de réfléchir à tout ça calmement. »  Je m'étale pas plus sur la conversation, car au fond je sais ce que je dois faire, faut juste le faire quoi...

Quand on se retrouve à plaisanter sur le sujet et qu’elle me remercie, je me sens un peu mieux. J’essaie de rester détendu malgré tout. J’aime bien cette complicité, même si les choses ne sont pas encore totalement claires entre nous. Je souris à son commentaire sur les tongs. « Ah, les tongs ! Je vais garder ça en tête. On dirait que tu es déjà une pro avec ça. Je suis là pour tout ce dont tu as besoin, même si c’est juste pour t’apporter des tongs ! » Je ris doucement, mais en vrai j'ai un pincement au coeur. Elle est déjà pro, car elle é déjà vécue une grossesse, celle de Azaléa, donc pour elle, elle sait, moi c'est une première...

Je vois bien qu’elle est un peu distante, mais je comprends. Et je respecte ça. Je veux qu’elle sache que je suis là pour elle, même si je suis encore un peu paumé. « Pas de soucis pour le planning. Je vais m’occuper du coucher et de la douche comme tu dis, et je m’occuperai du ménage et des examens aussi. Je veux être là pour toi autant que possible. On va faire ça. On va trouver un équilibre et gérer tout ça comme une équipe. » Une équipe ? J'ai vraiment dit ça ? Mais je peux dire quoi sinon ? Des co-parents ? Je secoue un peu la tête et regarde l'heure, je vais devoir y aller. J'ai quelques trucs à faire et je pense qu'autant elle que moi, on a besoin d'être seul, de distance pour y voir plus claire. J'ai juste besoin de me retrouver un peu seul puis Dixie doit se reposer !

Je regarde Dixie avec un sourire un peu fatigué mais sincère. « Bon, je pense que je vais te laisser tranquille pour l’instant. J’ai encore quelques trucs à régler...  Profite de ton moment de tranquillité, et essaye de ne pas trop stresser. » Je me penche pour lui donner un dernier baiser sur le front. Avec un dernier sourire et un petit geste de la main, je me dirige vers la porte. Je la laisse seule et je sors de la maison pour gérer quelques bricoles et faudra aussi que je passe voir Tayla pour mettre les choses au point, car je pense que mon coeur a déjà fait son choix...

J'aimerais pouvoir le rassurer mieux, trouver les mots qui vont l'aider à avancer et à l'apaiser... Mais une partie de moi souffre de toute cette situation. Il y a un prénom qui trotte dans ma tête... Celui de sa meilleure amie... Je suis jalouse... Cependant, je fais en sorte de rester impartiale. Je ne désire que son bonheur... J'aimerais qu'il soit heureux et qu'il soit épanoui dans sa vie.

- Tu vas y arriver. Je crois en toi.

Il est doué pour plein de choses, il saura trouver sa voie. Au besoin, on pourra en discuter ensemble. Mais pour le moment, la discussion devient plus légère et cela fait du bien. Beaucoup de bien... Je lui souris et rigole avec lui. Qu'est-ce qu'il peut me faire rire... C'est un amour. Mais le mot « pro » me fait un petit pincement au cœur. Car cela me rappelle ma première grossesse que j'ai vécu seule... Et je suis sure que cela le lui rappelle également... Mais n'entachons pas la bonne ambiance...

- Cela fait du bien de savoir que tu es là. Cela compte beaucoup pour moi...

Et j'espère qu'il sait combien je lui en suis reconnaissante et combien cela m'aide vraiment. Hélas, la situation change et je m'éloigne un peu pour me protéger. Tout comme lui s'éloigne... Il a dérapé... Encore une fois, je me retrouve à changer de sujet... À alléger l'air environnant... Je parle alors de comment on va gérer la routine désormais...   

- Un jour sur deux seulement hein, on fera chacun notre tour. On partagera de façon équitable pour que cela ne soit pas trop lourd. Ouais... Comme une équipe...

Une équipe... Pas comme des parents, pas comme un couple... Cela pique vraiment ce terme car cela met une si grande distance entre nous... Comme si nous n'étions que des collègues, des connaissances... Mais je dois accepter... C'est son choix. Sauf que cela ne va pas durer éternellement. Nous allons devoir trouver une autre façon de faire une fois que j'aurais accouché...  Je crois que je suis un peu soulagée quand il me dit qu'il va partir. Même si forcément, je me demande s'il va la rejoindre elle... J'ai envie de rire quand il me dit de ne pas stresser. Le stress fait partie de ma vie actuellement...  

- Je vais me reposer ne t'en fais pas. Mais tu ne me déranges pas... Bon courage... Et... Bonne soirée...

Je ferme les yeux quand il embrasse mon front. S'il savait... C'est sa présence qui me rassure, qui m'apaise... C'est de l'avoir proche de moi qui enlève le stress... Il fait tellement de bien à mon cœur... Il est une personne si importante pour moi... Mais je ne dis pas tout cela... Je le laisse partir... Une fois qu'il n'est plus là, j'appelle Sirius pour qu'il vienne me rejoindre et je reste avec lui un long moment avant de reprendre le train-train quotidien...